Conférence de presse de François Hollande :
Moins d’état et plus pour le patronat !
communiqué confédération générale du travail
263 rue de Paris - 93516 Montreuil Cedex - Tel : 01 55 82 80 00
La conférence de presse de F. Hollande confirme
l’inflexion donnée par les voeux présidentiels. Le
Président assume le choix d’une politique libérale.
Ce faisant, il tourne le dos aux salariés.
En avouant la sous-estimation de la gravité de la
situation de la France, il avoue du même coup
l’échec et l’inefficacité des politiques mises en
oeuvre depuis son élection. Ce sont ces politiques
qu’il entend cependant poursuivre et amplifier
au service des entreprises. Il installe un observatoire
des contreparties sans en préciser le périmètre,
la composition et les critères. Il distribue
donc d’abord l’argent au patronat et confie à
d’autres et dans un horizon incertain, le soin ‘en
fixer la conditionnalité. C’est ce qu’il appelle le
pacte de responsabilité.
En écho au patronat, le Président décrète que
pour plus d’embauches, il faut à la fois réduire
les charges des entreprises et leurs contraintes. Il
engage donc une nouvelle étape de cadeaux au
patronat et pour la première fois il exonère les
entreprises des règles qui organisent notre vivre
ensemble. Il se propose de réduire les normes
qui fixent les exigences de la société vis-à-vis des
entreprises. Et il confie la conduite du conseil de
simplification à un parlementaire et une fois de
plus
à un patron!
Il annonce formellement la fin du financement
de la politique familiale par les entreprises. La
CGT dénonce et s’oppose à ce nouveau désengagement
des entreprises de la solidarité nationale.
Son crédo, la réduction des charges pour améliorer
les marges des entreprises, nous mène
droit dans le mur. Rien ne garantit que l’augmentation
des marges des entreprises conduise
à la hausse de l’investissement et de l’emploi. En
effet, depuis 30 ans l’augmentation des marges
des entreprises a servi essentiellement à nourrir
la rémunération des actionnaires au détriment
de l’investissement et de la rémunération du travail.
En 30 ans le nombre de jours travaillés par
salarié pour rémunérer les actionnaires est passé
de 11 jours à 45 jours.
Pour compenser ces nouveaux cadeaux, sa solution
est la diminution drastique et systématique
des dépenses publiques et sociales. Le Président
entend modifier de façon structurelle le rapport
qu’entretiennent les français à leurs services
publics. Contrairement à ce qu’il prétend c’est
notre modèle social qu’il remet en cause; et il
installe un outil de coordination de ses réformes
structurelles, le Medef !
Ces annonces renforcent le besoin d’intervention
des salariés, d’abord le 6 février, à l’appel de
la CGT pour défendre leurs revendications en
matière d’emploi, de salaires, et de protection
sociale, mais également le 4 avril pour promouvoir
le plan d’investissement européen proposé
par la CES et le décliner en France.
Montreuil, 14 janvier 2014 - Ne pas jeter sur la voie publique - www.cgt.fr