COMMUNIQUE DE PRESSE CGT
Encore un mouton noir dans la CRAU !
A 7 heures le vendredi 25 juin, dix-huit salariés saisonniers introduits
en France par l'Office
Français de l'immigration et de l'intégration (O.F.I.I) n’ont pas commencé leur journée de
travail comme les autres jours. Ils exerçaient ainsi un droit de retrait d’une situation
dangereuse, suite à la violente agression physique dont avait été victime l’un des leurs de la
part de l’employeur, M. REBOUD J. (société JMB Fruits au Mas de la Melonnière à
Entressen)
C’est ce qu’ils sont venus expliquer à l’Union Locale CGT de Fos sur Mer dans la matinée en
ajoutant que ce type d’agression n’était pas le premier du genre.
Au cours de la discussion, il est apparu également que les durées légales du travail (35 heures
par semaine, 151,67 heures par mois) étaient totalement ignorées par leur employeur ; soit il
ne leur confie aucune tâche et, dans ce cas, il ne paie pas les heures prévues au contrat de
travail, soit, au contraire, il les fait travailler au delà des normes légales et parfois sans
aucun repos dans la semaine, sur le mois de juin, un seul repos sur 24 jours !
Les témoignages des ouvriers hébergés sur place contre un loyer mensuel, laissent penser
que les conditions d'hébergement ne correspondraient pas aux normes légales ; les salariés
doivent payés en espèce le gaz qu'ils consomment (sans aucun reçu) et de plus ils n'ont pas
accès à l'eau potable.
C'est pourquoi ce vendredi 25 à 15 heures, une délégation CGT a accompagné les salariés
devant l’exploitation pour tenter de régler les problèmes par la négociation. L’exploitant n’a
rien voulu entendre et a fait appel à d’autres exploitants du voisinage arrivés sur place munis
de masses, avec la volonté manifeste d'exacerber une situation déjà tendue.
Alors que, devant le portail du mas, les ouvriers et les cégétistes (qui avaient interpelé la
Direction Départementale du Travail et la Sous-préfecture d’Istres) attendaient que les
pouvoirs publics se manifestent, l’escouade des agriculteurs s’est brusquement énervée et
s’est approchée en bloc et de manière très agressive, l'un d’eux a frappé un militant
cégétiste, responsable fédéral ; ce fut le déclenchement d’une bagarre qui s’est soldée par
deux salariés gisant au sol.
Après que les pompiers soient venus évacuer les deux blessés sur l’hôpital de Salon, que la
police soit venue faire une tournée en compagnie d’un représentant de la Sous-préfecture et
qu’un contact ait été enfin établi avec une responsable de la Direction du Travail, les
ouvriers, conseillés par la CGT, ont étendu leur droit de retrait du travail à celui de
l’hébergement. Il apparaissait en effet inconcevable qu’ils demeurent sur place, en un lieu
particulièrement isolé, sans craindre pour leur sécurité.
Pris en charge par l’Union Locale CGT d’Istres en coopération avec les U.L de Fos, Port St
Louis, Martigues et l’Union Départementale, les ouvriers ne pourront retourner sur le lieu de
leur travail et d'hébergement que lorsque la législation du travail sera respectée par leur
employeur et que leur sécurité sera garantie.
Une représentation de la Direction Départementale du Travail devrait se rendre sur place le
lundi 28 juin ; elle sera la bienvenue dans une de ces contrées isolées de Provence où les lois
sont encore méconnues, ignorées voire volontairement bafouées et où la pire exploitation de
l’Homme par l’Homme semble encore de mise.